NOVEMBRE l589.                                   f9
le prirent prisonnier, et commencerent de lui faire sou proces, comme homme suspect, et attaché au Bearnois. Cependant il n'en mourut pas, par les soins de son frere (0, seigneur de Gevre, et secretaire d!Es*tat.
Le mercredy huitième du mois de novembre, la Royne veuve d'Henry iii envoya un gentilhomme au Roy, qui étoit à Estampes, pour le prier de lui vouloir faire justice de l'assassinat commis en la personne d'Henry iii, son mari. Sa requeste portoit ; « Sire, je « ne vous representé point l'affliction commune*, ni ie « devoir d'un légitime successeur, mais une douleur « qui m'est particulierement sensible par-dessus toutes « les angoisses qui se peuvent imaginer, et qui ne peut « recevoir allégeance que par une pleine justice du part ricide commis en la personne du Roi mon seigneur « et mon epoux. Et pour ce, d'autant que vous tenez, « sire, le prieur des jacobins de Paris, principal au-« theur et instigateur d'un meurtre si détestable, qui « a esté pris aux fauxbourgs de cette ville armé contre « Votre Majesté, je la supplie me faire justice au chas-« liment des coupables, principalement de cettuy-icy, « afin que vostre regne commençant par un-tel debvoir « de pieté, Dieu donne si bon succès à vos entreprises, « que vous ayez victoire sur vos ennemis et l'accrois-« sement de sa gloire. »
Le Roy renvoya la requeste de la Royne au parle­ment-de Tours, auquel il manda de rendre prompte­ment justice à la Royne, en la personne d'Edmond Bourgoin.
Le vendredy dixiéme de novembre, le gentilhomme
(0 Par ies soins de sonfrère : Il trouva moyen de sortir de Paris, et se retira à Châlons.
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